CLASSIC.2
Abbaye de Caunes-Minervois - Au cloître
L. Lefrançois : « Art Déco », pièce pour deux pianos (hommage à Ravel)
(Philippe Bianconi et Clément Lefèbvre)
Ravel (piano seul) :
Sérénade grotesque
Jeux d'eau
Miroirs : Noctuelles / Oiseaux tristes / Une barque sur l'occéan / Alborada del gracioso / La vallée des cloches
(Phlippe Bianconi)
Ravel (deux pianos) :
Rapsodie espagnole / La Valse
(Philipe Bianconi et Clément Lefebvre)
Philippe Bianconi : les braises sous l’ivoire
De l’Italie, il tient son nom et la passion enfouie en lui, celle qui le fait vibrer lorsqu’il est sur scène. Celle qui bouleverse son public. L’Italie chante en lui des couleurs de sa langue familière, de son exubérance méditerranéenne où baigna son enfance. Mais c’est à Nice que naît et grandit Philippe Bianconi, c’est la France qui le façonne. Se fond dès lors chez l’artiste comme chez l’homme cet alliage de pondération et d’ardente passion, de discrétion et de flamme intérieure, paré de cette élégance et de cette luminosité qui se lisent dans sa présence, dans son regard et qui se savourent lorsqu’il est au piano.
Jeune homme, il brûle les étapes, propulsé dans les concours internationaux par Pierre Cochereau dès sa sortie du Conservatoire de Nice. La trajectoire est tracée depuis ce jour où il entre dans la classe de Simone Delbert-Février, élève de Marguerite Long et de Robert Casadesus. « Chante ! », « Écoute ! », ces injonctions de cette femme raffinée, vibrante, animée d’un feu intérieur, il les entend toujours aujourd’hui, et il les prononce à son tour à l’attention des étudiants qu’il forme à l’École Normale de Musique de Paris. Sur son chemin de traverse, il rencontre Gaby Casadesus : il peaufine avec elle la pureté du style, la clarté du propos musical, cultivées depuis les prémices de son apprentissage. Auprès du pianiste russe Vitalij Margulis, il trouve cette densité du son qui lui est unique et puise dans les plis du texte, au creux des harmonies, cette expressivité toujours au service du sens. Coup double ! Premier Prix au Concours Robert Casadesus de Cleveland, puis Deuxième Prix au Concours Van Cliburn, il triomphe au Carnegie Hall, sa carrière américaine est lancée…Puis c’est l’Europe, la France, le monde, en récital ou avec les plus éminents musiciens d’aujourd’hui. Et toujours dans le sillage du couple Casadesus, mais aussi de Nadia Boulanger, le plus naturellement, il succèdera pour cinq années à Philippe Entremont à la direction artistique du Conservatoire américain de Fontainebleau.
Au concert, cette vibration de l’air, lorsque le silence emplit la salle, lui est précieuse, libératrice, inspirante. Il lui arrive d’y relever les défis les plus fous, comme jouer en une soirée les deux concertos de Brahms. Lorsqu’il retourne dans son coin de paradis quelque part au sud entre mer et montagne, il se souvient de ses jeunes années, de ses parents qui l’emmenaient à l’opéra, de cet amour pour la voix très tôt éprouvé et qui ne le quittera jamais. Il se souvient d’Hermann Prey, rencontré à vingt-deux ans, et de Schubert qui les a réunis au disque et huit années durant sur les scènes du monde, le Wigmore Hall, la Scala, Munich, New York… Alors son piano chante, respire, devient chair et âme. Et Chopin, Schumann, Brahms, mais aussi ses chers Français, Debussy et Ravel, dans un sublime abandon, livrent à ce musicien-poète les trésors de leurs confidences.
S’il existe un cercle des poètes-musiciens, le pianiste Clément Lefebvre en est le porte-flambeau de sa génération. Son premier disque « Rameau/Couperin », paru en 2018 chez Evidence Classics, le révèle comme tel au public mélomane et au sein du monde musical. Cette gravure porte dès lors sa signature artistique unique, qui lui vaut une reconnaissance immédiate et unanime: un « coup de maître » couronné d’un Diapason d’Or Découverte.
Sa personnalité authentique et son sens poétique sont également remarqués au Concours International Long-Thibaud-Crespin 2019, dont il est lauréat. Auparavant, il avait été distingué outre-manche, en remportant en 2016 le 1er Prix et le Prix du public au Concours international de piano James Mottram de Manchester. Cette double consécration arrive au fil d’un périple musical qui commence dès sa prime jeunesse dans le nord de la France, puis à Paris tandis qu’il n’a que dix ans, avec Billy Eidi qui lui donne pour bagage tout ce qui constitue les fondements de l’art musical. Il se poursuit ensuite à Lille, où il se forme auprès de Marc Lys et de Jean-Michel Dayez, puis au conservatoire de Boulogne-Billancourt dans la classe d’Hortense Cartier-Bresson, et enfin au CNSM de Paris : élève de Roger Muraro et d’Isabelle Dubuis, il y reçoit également les conseils de Claire Désert, d’Alain Planès, et de Pierre-Laurent Aimard. Fort d’une grande exigence artistique qu’il porte en lui, développée auprès de ces maîtres, il doit en particulier à Roger Muraro de savoir affirmer sa pensée musicale dans la rigueur, la profondeur mais aussi l’imagination expressive, que ce soit par l’attention portée à la clarté du discours musical, ou celle vouée à la création d’un univers sonore. Pierre par pierre, sa carrière artistique s’érige et prend forme solidement : la Fondation Banque Populaire, la Fondation Safran, le Mécénat Société Générale, ces prestigieuses institutions dont il devient lauréat, lui apportent leur confiance et leurs soutiens.
Les festivals et les organisateurs l’invitent : il se produit notamment à la Roque d’Anthéron, à la Folle Journée de Nantes, au Festival Chopin à Paris, aux Solistes à Bagatelle, au Nohant Piano Festival, à l’auditorium de Radio France, à l’auditorium du Louvre, à la Philharmonie de Paris. Il est présent sur les scènes étrangères: Dublin, Pékin, Bruxelles, Berlin, Amsterdam. Soliste, il a le privilège de jouer en concerto avec le Royal Liverpool Philharmonic Orchestra, l’Orchestre National de France, l’Orchestre de la Garde Républicaine.
Avec le pianiste Alexandre Lory, il forme un duo attaché à explorer les plus grandes pages orchestrales via l’art de la transcription. Partenaire recherché en musique de chambre, il est invité à partager la scène avec Philippe Bernold, Anne Queffélec, Anastasia Kobekina, Olivier Patey. C’est avec le violoniste Shuichi Okada qu’il conçoit et interprète le programme de leur disque paru en 2019 chez le label Mirare: sonates et romances entrecroisées de Robert et Clara Schumann, et de Johannes Brahms.
« Clément Lefebvre nous ouvre les portes d’un monde musical toujours renouvelé : dans Schumann, dans Couperin et Rameau de toute évidence, mais aussi dans Debussy, Ravel, Haydn, Brahms, Fauré… Artiste inspiré, élégant et sensible, il nous en dévoile des charmes insoupçonnés. Son jeu, à l’image de son sourire et de son regard, sincère et juste, conjugue cet équilibre parfait qui touche l’esprit et le cœur, entre tendresse et volonté, rêverie et énergie. Clément Lefebvre a le verbe noble, et la poésie au bout des doigts.»
(Biographie rédigée par Jany Campello)
Prix Claude Arrieu de la Sacem en 2016 et prix du public du concours international jeunes compositeurs de Boulogne en 2006 (Philippe Hersant président du jury), Laurent Lefrançois est
diplômé de l’Ecole Normale de musique de Paris en orchestration et en composition, classe de Michel
Merlet. Il a étudié l’harmonie et le contrepoint avec Stéphane Delplace et la composition et l’orchestration auprès de Guillaume Connesson.
Plusieurs institutions lui ont déjà confié des commandes, parmi lesquelles le Festival Présences 2004 à Radio France avec l’ensemble Alternance ; Proquartet / CEMC en 2006 avec le Quatuor Modigliani et Lise Berthaud ; Alla breve à Radio France ; le Festival de Montpellier et Radio France en 2007 ; le Festival de l’Emperi à Salon de Provence en 2009 avec Ria Ideta et Paul Meyer...
Sa pièce "Transatlantique", commande de l'orchestre du conservatoire de Douai, a été créée à l'auditorium Henri Dutilleux le 9 décembre 2014 par le Sinfonietta sous la direction de Frédéric Lodéon.
L'album monographique « Balnéaire » (label Evidence, 2014) de Laurent Lefrançois a fait l’objet de critiques très élogieuses de la part des prestigieux magazines Gramophone et Diapason et a bénéficié de l’interprétation de musiciens de grande renommée (Paul Meyer, clarinette, Magali Mosnier, flûte, Ria Ideta, marimba, Quatuor Parisii…).
La création de son "Concerto pour clarinette", commande de "Musique Nouvelle en Liberté", en mai 2016 à Rouen dans l’interprétation du clarinettiste Paul Meyer aux côtés de l’Orchestre de l’Opéra de Rouen, a reçu un accueil chaleureux.
En juillet 2018 a été créé à Ostende à l’occasion de la ClarinetFest le « Concertino » pour clarinette mi bémol de Laurent Lefrançois, par Séverine Sierens à la clarinette mi bémol et l’Orchestre de la Garde républicaine dirigé par Sébastien Billard.
Son dernier album “Crystal palace” (Evidence Classics) paru en juin 2022 présente son oeuvre pour orchestre “Nouveau Balnéaire” ainsi que le concerto pour clarinette, le concertino pour clarinette en mi bémol et « Siguirya » pour flûte et orchestre à cordes aux côtés de l’Orchestre Victor Hugo Franche Comté avec Paul Meyer, clarinette, Pierre Génisson, clarinette mi bémol et Magali Mosnier, flûte. L’album a été récompensé par 5 Diapasons et figure dans le « Choix de France Musique ».
Son sextuor “Nord Sud” commandé par l’ensemble australien Omega (en résidence à l’Opéra de Sidney) a été créé en décembre 2022 à Sydney et Melbourne.
Laurent Lefrançois a été artiste en résidence au festival « Ma Vigne en musique, Narbonne Classique Festival 2022/23 ».
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Extraits audio/vidéo
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La presse en parle
« J’ai pu, depuis déjà plusieurs années, suivre l’évolution de Laurent Lefrançois dans le domaine de la composition et apprécier la finesse, le professionnalisme mais aussi l’intensité de son écriture. »
Thierry Escaich, compositeur, organiste, professeur au CNSMDP
« A en juger par ce premier CD, Laurent Lefrançois n’en est plus à se chercher et, s’il lui reste à s’affirmer, il s’est trouvé et il est temps de le découvrir. »
Gérard Condé - Diapason
« Embarquement immédiat pour une musique sincère, intense, délicate. »
Le Midi Libre
« Des oeuvres superbement construites, centrées sur le rythme, la mélodie, l’alchimie des timbres et le plaisir de l’écoute où Laurent Lefrançois affirme clairement sa différence, son attachement à l’héritage du passé, son lyrisme et son talent de compositeur. Un disque coup de coeur. »
L’Education Musicale
« Lefrançois, élève de Connesson, trouve une voie personnelle dans tous ces rappels d’autres musiques d’autres époques et d’autres lieux. Cette « nouvelle musique » se laisse joyeusement écouter. »
Resmusica
Le choix d’Arnaud Merlin/Les lundis de la contemporaine.
France Musique
« Les six oeuvres de chambre réunies ici témoignent d’un métier sûr, ce qui suffit à retenir l’attention, d’autant que l’expression, dans la mesure où ce concept signifie quelque chose, est au rendez-vous, tout comme la virtuosité. »
Musikzen
« The variety here is engaging and the music’s virtuoso demands are fully met by the spirited performers. »
Gramophone Magazine
« Really fine chamber works by French composer Laurent Lefrançois receive excellent performances on as new release from Evidence Classics. »
The Classical Reviewer
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Mot d'artiste
« Tout compositeur a un jour été contemporain. »
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